La fierté des étés, la grâce des automnes
les hivers rayonnants de blancheur sous le froid
la douceur des avrils éclairés d’anémones
étoilant les mousses des bois.
Va, source, ruisseau, rivière, fleuve, glisse dans la prairie, couverte de pâquerettes et de primevères, au pied de la roche brune qu’encerclent, tumultueuses, les corneilles ; roule sous le château découronné, tout empli de gloire endormie ; bondis, comme une fée, au milieu des nutons et des fées…
… Qui dansent dans les prés entourés d’aubépines,
dans les myosotis et dans les boutons d’or.
Va, source, ruisseau, rivière, fleuve, voici penchées sur toi, la Poésie et la Gloire, l’Histoire et la Légende. Elles te font escorte. Tu verras sans cesse leurs visages dans les murs de tes demeures tapissées de lierres et de roses, au sommet des tours de tes vieilles villes ; elles se pencheront vers tes eaux, descendant des toits bleus des églises et des maisons, comme des chants de cloches et des rayons du soleil…
Qui fait étinceler, au flanc de tes collines
l’or fauve des genêts, l’or brun des châteaux forts.
Meuse, chère Meuse, adorables eaux