La légende entourera leur mémoire de sa guirlande fleurie ; ils apparaîtront démesurés et irréels.
Ils rejoindront, dans un ciel doré et fantasmagorique, les grognards que l’on n’évoque point sans bonnets de police énormes et sans moustaches grises, les mousquetaires que l’on ne voit qu’empanachés et flamberge au poing, les chevaliers vêtus de lourdes armures, Charlemagne et ses preux qui peuplent encore de leurs chevauchées la forêt des Ardennes.
SCÈNE VIII.
La forêt des Ardennes.
Un décor de forêt. Des sources qui chantent — des oiseaux qui se répondent — des cris de geais — un bruit de feuilles foulées, de branchages
écartés. — Des cerfs fuient. Dans le fond, les méandres de la Meuse. Une atmosphère de mystère. Sur la colline, dans la forêt, la ruine d’un château féodal incendié.
Des nutons entrent en scène.
C’est ici.
C’est bien ici, le rendez-vous. Un chêne, trois bouleaux, l’un d’eux s’enveloppant de chèvrefeuille. On dirait d’une pluie d’étoiles sur un ciel de lune.