de la Meuse qui chante en mordant les coteaux.
La ruine que voilà, c’est Montessor.
Un traître,
Hervieu de Lausanne, un soir t’en fit le maître
Tu le brûlas.
Alard, Richard, Guichard.
Tu les croyais tenir. (Hennissements.) Tu comptais sans Bayard,
Bayard, le destrier qui, sur son dos, les porte
tous quatre et, dans le ciel, devant toi les emporte.
… Mais je me suis vengé !
L’entends-tu pas hennir ?
Non, Bayard n’est pas mort. Bayard va revenir
Il est dans la Thiérache, il court par la Marlagne,
Il va, de son sabot, te marquer, Charlemagne.
Tu le fis garrotter à Liège et puis, d’un pont
On le jeta dans l’eau de Meuse.
« Il est au fond ! »
criaient les paladins, tout fiers de leur bravoure.
Mais Bayard fend le flot comme un soc qui laboure,
d’un bond il a fui Liège, il a touché Dinant,
Une roche l’arrête, il la frappe, il la fend
et puis dans la forêt où Montessor subsiste
en ruine, il s’enfonce, entends-tu.