Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/6

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Je veux dans des yeux clairs pouvoir mettre mes yeux,
Ne serrer que des mains loyales
Et vieillir, entouré de cris d’enfants joyeux,
au long des heures familiales.

Parfois, je sais, je m’en irai
Mais ce ne sera plus vers la foule stupide.
Tout seul, je dresserai mon front dans l’air limpide
et longuement l’y baignerai.

Je marcherai, vainqueur, au flanc de la colline
Où bruisse le genêt doré,
Fleure le chèvrefeuille et neige l’aubépine ;
Je gravirai le mont sacré

Afin de revoir, ébloui
et l’âme ainsi qu’une aile en l’air bleu déployée,
La Meuse, qui se cambre, au fond de ma vallée,
et de t’étreindre, mon pays.