Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/81

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Quelques accords musicaux qui annoncent la chanson du « Namurois » qui finira la scène. On voit sortir du cabaret, amené à la terrasse par un gamin, Warnon. Il porte encore l’habit de l’ancien régime et la queue de rat. Les hôtes qui vont venir sont vêtus de costumes de 1834.

WARNON, ayant humé l’air.

Fameuse journée, aujourd’hui, hein Quéquet ?

QUÉQUET.

Oui, parrain, il y a encore plus de cent degrés.

WARNON.

C’est bien, mon fi[1], mettons qu’il y en ait quatre-vingt et n’en parlons plus.

QUÉQUET.

Combien c’est qu’i seront, parrain, aujourd’hui, les « Meinteurs »[2].

WARNON.

Tu compteras leurs trous de nez et tu diviseras par deux.

QUÉQUET.

Ah ! voilà Monsieur Bosret avec Monsieur Wérotte, Monsieur Colson, Monsieur Lagrange, Monsieur…

(Entrent solennellement les « Meinteurs ».)
BOSRET, appuyé sur Colson. Il est aveugle lui aussi.

Bonjour, noble seigneur aubergiste, maître de céans, seigneur de Crac et Sire de Brisevrai.

WARNON, dans un salut jusqu’à terre.

Bonjour, roi des « Meinteurs », grand archichancelier de la Diète générale de Moncrabeau.

  1. Fils, en patois.
  2. Meinteurs (Menteurs), vieux nom des Moncrabeautiens, société réputée du vieux Namur.