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IX
PRÉLIMINAIRE.

contemporain de Socrate, mais de Platon, qui était encore jeune lorsque Socrate mourut. Le court espace de cette préface ne me permet pas de faire mention de tous les éloges que les savants ont donnés dans tous les siècles à Timée, et qui forment une chaîne depuis Cicéron jusques aux gens de Lettres de ces derniers siècles.

Je crois devoir répéter ici ce que j’ai déjà dit dans le Discours préliminaire de ma traduction d’Ocellus après avoir examiné, en philosophe, les objections qu’on peut faire en faveur ou contre les opinions que les anciens et les modernes ont soutenues. J’ai toujours dit, et même prouvé évidemment, si j’ose me servir de cette expression, qu’il est absolument nécessaire de soumettre sa raison, et de suivre ce que la foi nous apprend.

Les Protestants veulent que l’on consulte la raison dans les dogmes que l’on reçoit. Cette opinion est très sensée ; car sans cela il n’y aurait rien de si absurde, que certains hommes mal intentionnés et orgueilleux ne pussent persuader à des esprits crédules, qu’ils auraient intérêt de tromper. Il ne faut pas cependant abuser de cette sage maxime des Protestants : après s’être servi de la raison, il faut savoir la soumettre, dans toutes les choses que la révélation nous apprend ; parce que si nous l’examinons attentivement, nous verrons toujours que celles qu’elle nous enseigne véritablement, sont