Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/228

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Un troisieme écrivain [1] rendit sensibles aux plus foibles esprits les preuves de la religion, & fut le premier qui osa s’appuyer de la seule raison pour prouver les vérités de la révélation.

« Vers le tems où la mort priva la Hollande de ces grands hommes, la France perdit aussi les génies supérieurs dont je vous ai parlé. Il en resta encore quelques-uns qui méritoient dans la république des lettres, un rang distingué ; mais le nombre en étoit petit. On s’apperçut avec étonnement du vuide que la perte de tant de sçavans avoit causée : les sciences semblerent avoir perdu le flambeau à la faveur duquel elles éclairoient les esprits. On crut que lorsque la parque auroit ravi le peu de grands hommes qui restoient encore, la nature épuisée n’en formeroit plus de semblables. On se rassura dans la suite, & l’on vit par expérience, que si tous les siecles ne produisoient pas un égal nombre de génies supérieurs, il y en avoit toujours quelques-uns qui se succédoient les uns aux autres. En France il y eut plusieurs savans qui se distinguèrent

  1. Abbadie.