Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/327

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voudroit en vain décider sur l’état monarchique & le républicain. Leur valeur & leur mérite ne consistant que dans certaines circonstances ; d’abord qu’elles ne s’y trouvent pas, on est en droit de donner alternativement la préférence à l’un & à l’autre, suivant les diverses occurrences.

On peut cependant décider hardiment qu’il est parmi les états monarchiques & républicains des gouvernements moins mauvais les uns que les autres. Il est aisé d’appercevoir que la France n’est point sujette aux troubles & aux bouleversements de l’empire Ottoman. Les loix qui ont fixé le pouvoir du monarque François, sont les plus sûrs garants de sa durée, & le soutien de son autorité. Au contraire, la volonté despotique des sultans fait souvent leur perte : ils seroient plus assurés sur le trône, s’ils étoient moins les maîtres d’y contenter tous leurs caprices.

Il y a encore plus de différence entre le gouvernement Hollandois & le gouvernement Génois, qu’il ne s’en trouve entre celui de la cour de France & celui de la Porte Ottomane. Le peuple à Genes n’a que l’image de la liberté. Sous un beau nom, il est esclave