Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/124

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Porte-toi bien, mon cher Isaac, & que Dieu te donne des richesses en abondance.

De Paris, ce…

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Lettre XLII.

Aaron Monceca, à Isaac Onis, rabbin de Constantinople.

Je fus hier dans un couvent de moines nazaréens. Un de mes amis m’y conduisit, & j’y passai le reste de la journée. J’examinai avec soin leur conduite & leur genre de vie monastique. A quoi vous amusez-vous dans votre retraite, demandai-je au religieux, dans la chambre duquel mon ami m’avoit conduit. Je prie Dieu, me répondit-il, d’être bientôt procureur ou gardien, pour avoir l’agrément d’en sortir quelque-fois. En attendant, je bois, je mange, je dors, je chante au chœur. Ces occupations, lui dis-je, ne doivent point suffire à remplir le cours de la journée.

Je n’en ai aucune autre, répliqua-t-il, depuis dix ans que je suis moine, je ne me rappelle pas d’avoir fait autre chose. Pendant notre conversation, j’entendis sonner une petite