Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/157

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qu’en vivant avec lui. Ajoûte à cela la contrariété qui regne dans la plûpart des journaux des voyageurs, & la partialité avec laquelle ils sont écrits.

Les anciens philosophes ont été, pour la plupart, de grands voyageurs. Platon fut entendre Euclide à Mégare, & Théodore le mathématicien à Cyrene ; il voyagea dans l’Egypte, pour y converser avec les prêtres ; l’on prétend même qu’il s’instruisit dans ce pays de notre religion. Ce qu’il y a de vrai, c’est qu’il parle de Dieu d’une manière beaucoup plus noble que les autres philosophes payens. Cependant il étoit dans des erreurs qui l’éloignoient infiniment des principes de notre sainte loi. Il soutenoit qu’il n’y avoit qu’un Dieu tout-puissant, souverain ouvrier de toutes choses ; mais il admettoit une foule de dieux & de demi-dieux subalternes, tenans & participans de la divinité du premier à qui ils étoient soumis. [1]

Il est inutile de vouloir chercher de la ressemblance avec le judaïsme dans une pareille doctrine : & l’unité de Dieu fait la base de notre croyance.

  1. Plato in Thimaeo dicit & in Legibus, & mundum Deum esse, & coelum, & terram, & animos, & eos quos majorum institutis accipimus. Cicero de Nat. Deorum, Lib. I. cap. XII.