Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/284

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Si c’est aux moines que nous en sommes redevables, je leur pardonne de bonne foi le quart de leurs friponneries. Ce n’est pas que j’approuve les sentimens pernicieux de ce poëte sur la Divinité. Périsse, mon cher Brito, quiconque n’a pas pour elle la plus profonde vénération ! Mais le reste de son ouvrage est si complet, si beau, si diversifié, qu’il eût été fâcheux d’en être entièrement privé.

Le hazard nous a rendu les œuvres de Pétrone presque dans leur entier. Nous avons aussi recouvré quelques autres fragmens de plusieurs auteurs. Peut-être un jour serons-nous assez heureux pour découvrir Tacite & Tite-Live, sans lacune, & dans leur perfection. Bien des gens assurent que le grand-seigneur a dans sa bibliothéque ce dernier historien complet. J’ai entendu assurer ce fait comme véritable à beaucoup de personnes ; mais je puis t’assurer que je sçais le contraire, & que j’en puis parler avec beaucoup de certitude.

Louis XIV, toujours attentif à ce qui pouvoit augmenter sa gloire, voulut que l’univers lui eût l’obligation d’avoir tous les ouvrages de Tite-Live, s’il étoit vrai qu’on pût les trouver. Il fit écrire à M. de Fériol, son ambassadeur