Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/364

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ils pas ; « Imbécilles, nous diroient-ils, quel personnage faites-vous jouer à la divinité ? A-t-elle besoin de se manifester par de semblables mommeries ? Levez les yeux au ciel. Contemplez le soleil s’avancer à pas de géant dans sa course, & la recommencer dès qu’il l’a finie. Voilà des marques dignes de la grandeur du tout-puissant. Avez-vous oublié qu’il vous a défendu par sa loi de vous tailler aucune figure des choses qui sont aux cieux, sur la terre & dans les eaux ? Brisez donc votre phiole, & détrompez-vous sur le pouvoir que vous croyez avoir de faire bouillonner ce sang. Souvenez-vous que le dieu de vos peres punissoit même les enfans du crime de leurs parens. » C’est ainsi que nous parleroient les nazaréens. Mais dès que ce sont eux qui font une chose, elle est toujours vertueuse & louable. L’infaillibilité est leur partage, & l’erreur & la confusion sont les nôtres.


Porte-toi bien, mon cher Monceca, & donne-moi de tes chères nouvelles.

De Naples, ce…


Fin du second volume. (b)