Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/90

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des plus médiocres écrivains anciens.

Ces moines n’ont pas fait réflexion que, dans un ouvrage aussi immense que le leur, il falloit une extrême réserve dans cette partie de leur travail, & ne point accabler le lecteur par de continuelles déclamations de recteur, dont leur histoire est remplie. Elle accable les lecteurs par un ramas de faits inutiles, mal digérés, & confusément entassés. Elle ne présente à l’esprit rien de net, de précis & de frappant. Elle est si mal copiée, & imite si peu les anciens, qu’elle seroit capable de dégoûter de la lecture des originaux, si on la regardoit comme leur fidelle imitatrice.

Je ne sçais ce qui a obligé ces deux auteurs à s’unir ensemble pour faire un aussi méchant ouvrage. A parler sincérement, je crois qu’un seul eût suffi pour un pareil ramas : si ce n’est que l’un ait travaillé au corps de l’histoire, l’autre aux notes, dont elle est accompagnée, & qui sont encore beaucoup plus mauvaises que le texte.

Un docteur nazaréen [1] a fait une autre collection de l’histoire Romaine beaucoup moins diffuse, & beaucoup meilleure.

Lorsqu’on s’est formé le goût dans les auteurs originaux, qu’on a

  1. L’abbé de Vertot.