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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/216

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en crime un usage de lui-même pieux & utile à l’édification des hommes.

Ce que je te dis ne seroit pas sans doute du goût de tous nos freres. Ils en seroient scandalisés, & croiroient leurs synagogues profanées, s’ils y voyoient des images & des tableaux. Mais si tu réfléchis que lorsque nous sortîmes d’Egypte, nous quittions un peuple idolâtre, que nous pouvions avoir un penchant à donner dans leurs erreurs, que nous n’étions point encore affermis contre l’idolâtrie, comme il paroît assez par le veau d’or que nos peres élevèrent dans le désert, tu ne t’étonneras plus des sages précautions que Moïse prit pour éloigner tout ce qui pourroit nous faire commettre des fautes.

Quel bonheur pour tous les peuples, s’ils avoient un aussi sage conducteur !

Porte-toi bien, mon cher Monceca : vis content & heureux.

Du Caire, ce…



LETTRE LXXXII.

Aaron Monceca, à Isaac