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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/76

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de l’ancienne Alexandrie ne sont point comme ceux de l’ancienne Rome, dont il subsiste encore des morceaux qui conservent une partie de leur première beauté. On peut dire d’Alexandrie ce que Virgile dit de Troye après sa ruine. [1]

On voit les champs & la place où fut bâtie cette superbe ville. Ce phare si fameux, que les anciens comptoient entre les sept merveilles du monde, qui fut bâtie par les ordres de Ptolémée Philadelphe, & construit par Sostrate Guidien, ne subsiste plus aujourd’hui : il est enseveli sous les eaux ; à peine en reste-t-il les moindres traces. On a bâti auprès de ces ruines une tour, qui sert à éclairer les vaisseaux pendant la nuit.

Cet ouvrage a été fait sous les princes mahométans, & n’a rien qui approche de la magnificence & de la splendeur de l’ancien phare, dont le premier étage étoit un vaste corps de logis de marbre blanc. Au-dessus de ce superbe bâtiment s’élevoit une tour quarrée, construite du même marbre, & d’une hauteur extraordinaire.

Avant de te parler des ruines de l’ancienne Alexandrie, des bâtimens de la nouvelle, des pyramides du Caire, &

  1. Et campos ubi Troja fuit. Virg. Aeneid. lib. 3.