Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/105

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moiselle de Quinconas, malgré sa taille fluette, avait du poids, vous le savez bien, et elle était partagée entre l’appréhension des risques que comportait l’escapade et le plaisir de voir et toucher de près l’objet qui méritait une si romanesque entreprise.

Pour gagner l’entrée du labyrinthe, arrivé aux degrés menant aux bas jardins ou, si vous aimez mieux, au pied du grand vase de marbre portant en bas-relief une bacchanale satyrique, on tournait brusquement à droite et l’on s’engageait aussitôt sous une charmille touffue creusée en voûte, qui vous menait fort loin ; après quoi l’on pénétrait dans un bois de chênes où les points de repère étaient de petites lunes peintes en blanc sur les troncs : presque un chemin de Petit Poucet ; là commençaient insensiblement les fourrés d’ormes, d’abord clairsemés et libres, puis épais et taillés, enfin, percés par une allée fort belle et de tout repos, qui bientôt se dédoublait, la perfide, mêlait ses deux fils, les nouait, les multipliait en d’inextricables enchevêtrements.

Mademoiselle de Quinconas proposa de s’asseoir, aussitôt arrivée sous le bois de chênes ;