Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/115

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ni deux, mais qu’il fallait passer cette eau et accomplir à elles seules l’ouvrage.

« — Veuillez retirer vos habits, dit-elle ; pendant ce temps, je me détournerai et prierai Dieu qu’il bénisse notre entreprise. »

Nous imiterons la discrétion de la vieille dame et nous nous détournerons, quoique à regret, pendant le temps que mademoiselle de Quinconas se dévêt, au bord du bassin, frissonne en plongeant son corps dans l’eau glacée du matin, et a tant de peine à faire progresser, en se dandinant dans cet élément, sa hanche opulente.

Quand mademoiselle Quinconas eut atteint le socle, elle en gravit les degrés sous-marins, velus et glissants, où elle faillit perdre pied quatre fois, puis elle sortit de l’eau en se cramponnant à l’Amour. Elle saisit le marteau que la vieille lui tendait dans le filet à papillons, et elle était grandement émue, à plusieurs titres, car elle craignait, entre autres choses, de perdre sa place, si jamais Ninon venait à savoir le petit forfait qu’on allait commettre là. Elle poussa donc un gros soupir en cherchant, pour agir, la position la plus favorable. Enfin elle l’a