Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/120

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page qui avait eu le front de vouloir toucher la peau de madame la marquise.

La porte de la geôle était munie d’un judas où chacun se haussa pour voir le prisonnier dès que l’on eut tiré les gros verrous.

Châteaubedeau, une fois là, affecta de tenir l’endroit pour plaisant et de s’y comporter comme chez lui : de siffler, de chantonner les refrains à la mode et d’esquisser quelques pas de menuet sur le sol inégal ; de cracher, en visant juste, par le beau milieu du jour étroit. On avait, comme d’usage, disposé contre la muraille une cruche à eau et un petit siège de bois bancal et vermoulu portant une miche de pain bis ; un grabat achevait de valoir à ce lieu la tournure classique des cachots. Quand on vit qu’il ne se passait rien d’extraordinaire, on redescendit, et l’on déjeuna tranquillement, malgré l’absence du marquis et de Chourie, partis pour la chasse.

On touchait au dessert, quand Fleury vint avertir la marquise que le jeune Châteaubedeau faisait grand vacarme dans sa tour et jetait des moellons par les meurtrières, à laisser croire qu’il avait déchaussé la muraille. Ces moellons