Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/167

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vue, de la plus vive répugnance, l’éveillaient et le laissaient en proie à une longue épouvante. Mademoiselle de Quinconas disait :

« — Oh ! monsieur le chevalier est un délicat !  »

Jacquette affirmait qu’elle toucherait à des grenouilles, à des couleuvres, voire à des crapauds, si laids fussent-ils, sans dégoût. Elle s’ingéniait à chercher dans l’herbe toutes sortes de bêtes qu’elle rapportait au creux de sa main, et elle faisait pousser des cris à la gouvernante en menaçant de les introduire dans son corsage. Mais elle n’osait pas plaisanter avec le chevalier Dieutegard.

Les arbustes du bord se miraient dans l’eau unie ; de temps en temps, un poisson piquait la surface aussi paisible en apparence que celle d’un étang, et la blessure légère infligée au calme des choses s’élargissait en ondes arrondies, promptement déformées, puis effacées par le courant invisible, pareil au temps qui guérit tout.

Le chevalier, assis contre un tronc d’orme, et les genoux dans ses mains croisées, regardait au loin ; et, comme il était joli à voir, dans les