Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/220

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l’œil plongeait obliquement dans l’allée des fontaines, terminée par le pin parasol ; que l’on voyait aussi, par-dessus les marronniers, le ventre rond et le haut toit moussu du colombier ; enfin qu’au bas des fenêtres, s’étalait un petit parterre à la française, enclos par une grille de fer. C’est ce jardin qui était désormais réservé aux promenades et aux jeux de Jacquette. Encore avait-on fait grimper de hauts lierres sur la grille, afin de mieux marquer l’enclos qu’occupaient ces demoiselles, au milieu d’une demeure et d’un parc livrés au désordre de la vie profane.

M. le curé venait deux fois la semaine donner sa leçon de catéchisme ; M. de Chemillé faisait, le dimanche, à sa filleule une visite de cérémonie, ainsi que les hôtes du château, tous un peu guindés, rangés en cercle et ne sachant que dire, à cause du ton châtié qui leur était recommandé. Les jours paraissaient parfois longs dans le gynécée, et Jacquette aspirait avec ardeur à sa première communion, d’autant plus qu’on lui avait promis qu’elle ferait, aussitôt après, son entrée dans le monde et, selon l’usage du temps, s’y marierait dans un assez bref délai.