Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle revient à la vie, se laisse cajoler, tourne et retourne de gros yeux langoureux ; cette femme qui va vieillir demain, que n’oublie-t-elle pas, — songez-y ! — sous le charme magique des avant-dernières caresses !… Son regard va de son amant au petit parterre bien dessiné, bien planté, à l’allée des fontaines, au bon vieux pigeonnier. Ce n’est que peu à peu qu’elle songe à la qualité de l’endroit où elle est : on entend, dans une pièce voisine qui sert d’oratoire, la voix de Jacquette, et celle de M. le curé qui lui serine son catéchisme.

C’est là le gynécée : quel dommage ! que ces appartements sont favorables à l’amour ! Quelle tranquillité on y goûte ! Chourie fait observer que la poussière envahit les meubles, que des toiles d’araignée doublent les tentures, de leur tissu léger. En effet, depuis que l’on voit poindre à l’horizon le jour de la première communion, la salle d’étude est délaissée en faveur de l’oratoire. Et qui sait ? peut-être ne vient-il plus personne en cette belle pièce ?…

Et madame de Châteaubedeau se représente les difficultés de la vie dans la partie prétendue libre du château, où le pauvre Chourie est épié