Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/246

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ait eu le temps de prendre un parti sur ce qu’il est opportun de lui dire ou de lui cacher.

Elle trouve la gouvernante affolée ; elle voit Jacquette essuyer tranquillement avec son mouchoir les larmes que M. le curé répand ; elle surprend le pauvre prêtre encore en feu, levant les mains au ciel ou les abaissant pour désigner du doigt, dans la boiserie, le trou dérobé de la chatière.

Ninon, interdite, ouvre les yeux sans rien comprendre. Tout à coup, le clapet est soulevé comme un couvercle de tabatière, et les deux étincelles de la belle Zébute illuminent le trou ténébreux ; la chatte tout entière apparaît, semblant rire, en sa frimousse de négrillon. La marquise est prête à s’amuser de la chose, mais le curé, d’un geste l’arrête, et il dit :

« — Madame, cet animal est l’image du démon qui s’est introduit dans ce saint asile, selon un usage qui lui est familier et que Dieu permet, car ses desseins sont insondables. Satan est votre hôte, madame la marquise ! Il rampe et s’agite immodérément de l’autre côté de cette cloison !… »

Ninon le croit devenu fou : elle va tout droit