Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/258

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contre cette espèce de malignité diabolique qui agite les événements d’ici-bas.

Qu’on lui pardonne le mot découragé, mais vif, qu’elle lança en retombant sur le lit, les deux jambes en l’air. Elle voulait dire : « On a beau faire pour garantir l’innocence d’une jeune fille ; entassez gouvernantes, murs de clôture, in-folio édifiants, voire curés et capucins, le démon subtil de l’Amour est partout, s’infiltre en tout lieu ; et, à s’acharner à détourner de lui nos enfants, on perd son temps et sa peine ; autant leur dire : jusqu’à vingt ans, mes petits, bouchez-vous les yeux à l’aide de vos deux poings ; il ne faut pas connaître la lumière ! »

Mais, pensant plus court, Ninon dit tout crûment :

« — Zut ! »