Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/262

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daims qui pullulaient depuis des années, car il n’était venu à personne l’idée de troubler leurs ébats. Châteaubedeau n’eut point de cesse que le dernier ne fût atteint. Après les avoir poursuivis, traqués, massacrés durant des semaines, il arriva, lors d’une des dernières belles journées de l’automne, qu’on eut la certitude qu’il n’en restait plus qu’un.

C’était vers la tombée du jour. Châteaubedeau et la marquise traversaient ce bois de chênes dont je vous ai parlé, quelqu’un de vous s’en souvient peut-être, lorsque je vous ai raconté la croisade matinale de madame de Matefelon et de la gouvernante. — Ces dames s’y étaient assises, un moment, sur un banc, avant de pénétrer dans le labyrinthe. — Les deux amants, ayant beaucoup couru, s’assirent, eux aussi, sur ce banc, et y exprimèrent le regret de n’avoir pu exterminer la dernière bête, qui, selon toute apparence, avait dû venir se réfugier dans ces parages.

Le pauvre Fleury, bon à tout faire, et à qui, pour l’heure, étaient dévolues les fonctions de rabatteur, vint leur annoncer que les chiens s’étaient ralliés dans le labyrinthe et qu’il