Aller au contenu

Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

notre dernière chemise. Le spectacle du monde, ou la mode, nous apprennent à faire fi, dans le public, de tel ou tel penchant naturel qui se retrouve infailliblement, au moment venu, dans le particulier. Tantôt c’est bon ton d’être subtil en amour, tantôt de le faire quasi comme les bêtes : des mots, des mots, madame ! bouche à bouche, les vrais amants se retrouvent et prononcent les mêmes onomatopées que proféraient nos grands-papas et nos grands’mamans d’avant le déluge. Il en est de même de l’effroi pudique, que bien des belles foulent aux pieds aux chandelles et quand une brillante compagnie les entoure, qui sont des petites filles, les rideaux tirés, et contre la poitrine d’un homme, pourvu que le cœur s’en mêle. La pudeur ! elle renaît chez la catin la plus éhontée, tout à coup, quand elle se met à aimer, sans frime, une bonne canaille d’homme. »

« — Il n’y a point à raisonner avec vous là-dessus, reprit la marraine ; vous parlez des vertus des femmes comme vous le feriez de la qualité du rouge dont elles s’ornent le visage pour vous séduire, et l’on dirait qu’elles ne sont honteuses et réservées que pour aiguillonner