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Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/138

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LES BAINS DE BADE

Nous n’avions point poussé plus loin nos réflexions, et j’avais eu tout juste le temps de repasser mon haut-de-chausses et ma soubre-veste, quand nous nous sentîmes soulevés par les aisselles et installés sur un cheval vigoureux par un cavalier fort bien harnaché qui me dit : « Malheureux ! Sa Sainteté vous attend à Constance ! et, d’ailleurs, la ville de Bade est sens dessus dessous. » Je ne pus me tenir de rire en oyant que Sa Sainteté était à m’attendre à Constance ; et vous en devinez le pourquoi, à ce que je suppose !… Je n’ajoutai donc qu’une maigre foi aux paroles de cet individu empressé et je m’apprêtais à descendre de monture ainsi que Lola ; mais je fis la découverte que nous étions l’un et l’autre fortement assujettis par des chaînes qui étaient pontificales, à n’en pas douter. Nous trottâmes donc au hasard de la guerre côte à côte avec ce spadassin qui fouettait et faisait caracoler notre bête sans s’informer le moins du monde si j’étais aussi bon cavalier que versé dans le langage homérique. Je vins à penser à ma pauvre sacoche dont