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Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/164

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LES BAINS DE BADE

haut, mais que l’on atteignait aisément en montant sur un escabeau. Nous ne fûmes pas peu surpris de voir que ce jour donnait sur un parterre bien frais et planté de fleurs. Il était fermé, au fond, par un mur où des vignes vierges commençaient de rougir leur feuillage ; et, au delà, on apercevait des maisons et un coin de la tour de Saint-Paul qui donne sur la place de la ville. La cloche sonnait l’Angelus de midi, et il y avait un assez fort remuement de peuple et de l’agitation aux fenêtres. Véronique battit des mains, puis les tendit vers l’endroit où étaient les fleurs.

« L’hôtelier est assurément pendu à l’heure qu’il est, me fis-je en manière de réflexion ; et Frère Jérôme est en train de gémir sous la pesée de quelque tenaille propre à lui arracher la Vérité qu’il ne cessa de professer toute sa vie ouvertement. Je serai dans le même état tout à l’heure, pour un prétexte différent, mais aussi efficace. Les choses de la vie sont bizarres et enchevêtrées. Il n’y a pas une minute à perdre de ce beau jardin qui m’envoie ses parfums, ni de Véronique qui y