Page:Boylesve - Les Bains de Bade, 1921.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
23
LOLA CORAZON Y LAS PEQUEÑECÈS

— Lola ! m’écriai-je, vous avez parlé de cardinaux, de protonotaires, et Dieu me damne ! jusque de la secrétairerie devant qui je me targuai plusieurs fois de l’exclusif privilège de toucher des appas…

La belle Espagnole me couvrit la voix, d’un bel éclat de rire, et une sorte d’éblouissement de dépit empêcha que je fusse assuré d’ouïr que Valla l’imitait. Mais, ayant vu, par un des mouvements d’ondine qu’elle faisait, l’épaule nue et le teton de la traîtresse, je ne pus que lui dire :

— Petite Lola ! je vous aimerai néanmoins !

Et elle vint, toute humide, se presser contre mes lèvres. Puis, hors de l’eau, suffisamment pour que fussent visibles tout en plein ses nobles hanches, elle dit qu’elle allait nous danser un pas, qu’elle exécuta en effet, tant bien que mal, à cause de l’eau qui lui rendait les jambes un peu lourdes. Lorenzo Valla et moi la regardions l’un et l’autre, avec admiration et attendrissement.

La vivacité de ces rencontres, mon cher Niccolo, m’avait retenu de faire attention au reste du public