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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/243

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MADEMOISELLE CLOQUE

comme je l’ai fait, attirer l’approbation d’une personne d’un âge et d’un jugement si respectables, et qui a fourni, elle la première, l’exemple de rompre avec les gens dont les demoiselles Jouffroy semblent être devenues les créatures !…

Mlle Cloque, tout en lui laissant sa main, hochait la tête et lui faisait signe de ne point manquer à la discrétion.

Mlle Cloque, poursuivait Mme Bézu, a été encore la première à flétrir la pusillanimité de ces demoiselles qui, lors de la grande protestation du mois de juillet, se couvrirent de ridicule avec leur aveu d’un fonctionnaire du gouvernement caché dans leur famille, là-bas, à Grenoble.

— Permettez !… fit Mlle Cloque.

Mais Mme Bézu ne permettait plus rien ; elle était lancée.

— Qui a tenu cachée, durant de longues années, l’existence de son propre frère fonctionnaire, peut à bon droit être soupçonné de recéler d’autres flétrissures…

— Flétrissures ! s’écria quelqu’un ; mais, madame, il n’y a pas de flétrissures à avoir un frère fonctionnaire.

— De la Sainte-République ! n’est-ce pas ? reprit Mme Bézu d’un ton sarcastique. Mais ma dame, ignorez-vous le rôle de propagandiste révolutionnaire que doit jouer, pour se maintenir en place, le plus petit percepteur des contributions ?…