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LES COMBINAISONS DE LA PROVIDENCE

Un chat parut sur la crête d’un des murs ; il marchait avec des précautions sur les cimes à demi séchées des moellons. Il s’arrêta tout à coup, une patte levée, en regardant fixement Jules et Geneviève de ses yeux étranges de métal jaune.

Geneviève eut un petit rire nerveux en voyant ce chat. Son mari sourit et lui dit :

— Comme tu es enfant ! Qu’est-ce qui te fait rire ?

Elle n’en savait rien.

De l’horizon encore sombre et troublé vint un dernier roulement de tonnerre affaibli. Elle frissonna et rentra à la maison.

Le soir, comme ils achevaient de dîner, la fenêtre ouverte sur le même potager, Jules lui dit :

— Mais, avec tout ça, on n’a pas réglé le compte du dentiste.

— Puisqu’il n’a pas fini, dit Geneviève.

— Sais-tu bien que tu es un peu capricieuse ? Voyons ; tu as eu cinq ou six semaines pendant lesquelles il fallait absolument aller à Tours, chaque samedi, pour te faire soigner la bouche. Tu ne laisses pas ton dentiste aller jusqu’au bout, et maintenant tu ne veux plus y retourner !… Je ne te comprends pas.

— Je voudrais que la dent me fit mal, dit Geneviève, alors j’y retournerais… Mais, je t’en prie, laisse-moi tranquille avec ce sujet-là !

— Les temps orageux te rendent nerveuse. Oh ! je vois bien ça, depuis quelque temps.