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Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/398

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LA FIN

Il ouvrait des yeux stupides derrière son lorgnon. Il passait un doigt dans son faux-col et disait :

— Moi, j’en ai ma chemise mouillée.

Geneviève présidait à tous les soins, Mariette se trouvant absente, et la femme de journée qui la remplaçait étant complètement inhabile. Quand Giraud croisait sa femme au cours de ses vaines allées et venues dans la maison, il lui disait :

— Tu vas te tuer ! Ménage-toi, je t’en prie !

— Qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? Aide-moi donc !

Mais il n’était bon à rien.

Le marquis vint pour faire sa partie, à quatre heures. La petite table de jeu était recouverte d’une nappe blanche. On y avait posé un crucifix avec calvaire à trois marches de bois, qui, d’ordinaire, se trouvait sur la commode derrière les flacons de médecine italienne ; et il était flanqué de droite et de gauche par des candélabres. Le courant d’air que fit la porte, en s’ouvrant, dérangea une maigre branche de buis séché, passée entre le crucifié et la croix, et Jules Giraud se précipita pour la redresser comme si cela eût de l’importance. M. d’Aubrebie alla tout droit à sa vieille amie, et l’on vit sa face indifférente se creuser instantanément sous l’influence d’une grande douleur.

Tous s’écartèrent du lit, respectueusement, parce