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THÉATRE DES JÉSUITES.

pour être vu plus aisément de toute la troupe qui devoit suivre tous ses mouvements, M. de Forbin, son frère, commanda l’exercice à la prussienne, suivant la méthode qui a été donnée dans l’instruction du 14 mai dernier.

« Après diverses évolutions et exercices, une seconde troupe composée d’enfans beaucoup plus petits, demande à être incorporée dans la première Pour mériter cette faveur, ils font, en présence des grands, une partie de l’exercice et forment le siège d’une place. Ils en font les approches avec ordre et intrépidité. M. de Carné, l’un d’eux, va bravement planter l’échelle au pied de la muraille, sans être effrayé du feu continuel que font les assiégés et tenant son épée entre les dents, il fait tous ses efforts pour gagner le haut de la muraille ; il appelle ses camarades pour le seconder et les anime à le suivre. Un autre, M. de Montboissier, a la hardiesse d’aller attacher un pétard à la porte et la fait sauter. Aussitôt on bat la chamade dans la place et on y arbore le drapeau blanc. M. de Choiseul de Meuse se présente et demande à capituler. M. de Grandville, qui commande le siège, entre en négociations avec lui, et, après plusieurs difficultés de part et d’autre, on se rend à discrétion.

« Les gens de condition ont vu avec ravissement un spectacle si propre à inspirer à leurs enfans du goût pour la guerre. Lacédémone en donna souvent de pareils à la jeunesse, et ce fut à ces spectacles que se formèrent ses héros.

« Les spectacles comiques étoient trois sujets de comédie ; l’Enfant gâté, le Vieillard petit-maître et Hercule à la cour d’Omphale.

« Le ballet général fut l’apologie élégante et ingénieuse du spectacle qui venoit d’être représenté. Minerve approuve Apollon du choix des spectacles qu’il vient de faire, et le Génie de la France en annonce un dernier qui va plaire à Minerve sans réserve. On voit paroitre l’Emulation qui conduit plusieurs élèves d’Apollon et leur montre les récompenses qu’un Monarque bienfaisant a destinées à leurs travaux et à leur mérite. Ces jeunes rivaux, charges des bienfaits de leur prince et animés à la vue de son portrait, s’empressent de lui témoigner, par une petite fête, leur joie et leur reconnoissance. »