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Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/100

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ames de ceux qui ſe ſont defaits eux meſmes. Quant aux ames des larrons, elles y ſont les bien venues, & ſi elles en eſtoiet bannies, il n’y reſteroit ame qui viue. Car, comme i’ay dit, Huron & larron ne font qu’vn ; & le plus homme de bien du Pays fera tout ce qu’il pourra pour faire ſa main, s’il trouue quelque choſe chez vous à l’ecart qui luy agrée.

Ie demandois vn iour à vn de nos Sauuages, où ils penſoient que fuſt le Village des ames, il me repondit qu’il eſtoit vers la Nation du Petun, c’eſt à dire vers l’Occident, à huict lieues de nous, & que quelques-vns les auoient veues comme elles y alloient, que le chemin qu’elles tenoient eſtoit large, & aſſez battu, qu’elles paſſoient aupres d’vne roche, qu’ils appellent Fearegntondi, qui s’eſt trouuée ſouuent marquée des peintures, dont ils ont accouſtumé de ſe barboüiller le viſage.

Vn autre me dit, que ſur le meſme chemin, auant que d’arriuer au Village, on rencontre vne Cabane, où loge vn certain nommé Oſectarach, ou Perce-teſte, qui tire la ceruelle des teſtes des morts, & la garde ; il faut paſſer vne riuiere, & pour