Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/122

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quelques accompagnemens de ce preſent myſterieux ; comme du cuir, ou vne aleine, ſi c’eſtoit vn ſoulier ; ils s’en vont de compagnie au bois y ietter, diſent-ils, la folie, hors du Village ; & le malade commence à ſe guerir. Pourquoy non ? il a ce qu’il cherchoit, ou ce que le Diable pretendoit.

Pour le regard des feſtins ; c’eſt vne choſe infinie, le Diable les y tient ſi fort attachez, qu’il n’eſt pas poſſible de plus, ſçachant bien que c’eſt le moyen de les rendre touſiours plus brutaux, & moins capables des veritez ſurnaturelles. Ils en rapportent l’origine à vne certaine entreueue des Loups & du Hibou, ou cet animal nocturne leur predit la venuë d’Ontarraoura, c’eſt vne beſte qui retire au Lyon par la queue ; lequel Ontarraoura, refuſcita, diſent-ils, vn ie ne ſçay quel bon Veneur, grand amy des Loups, au milieu d’vn bon feſtin : d’où ils concluent qu’il faut que les feſtins ſoient capables de guerir les malades, puis que meſmes ils rendent la vie aux morts. N’eſt-ce pas bien raiſonné pour des gens de ventre & de table ?

Tous ces feſtins peuuent eſtre reduits