Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/128

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chanter. Voila bien de quoy pleurer aux pieds des Autels ; mais helas ce n’eſt pas encor tout. Outre ce que ie viens de dire, ie pourrois diſtinguer encor autant d’eſpeces differentes de feſtins, qu’il y a de diuerſes extrauagances dans leurs ſonges ; car, comme i’ay dit, ce ſont ordinairement les ſonges qui commandent les feſtins, & ordonnent meſmes iuſques aux moindres ceremonies qui y doiuent eſtre obſeruées. De là viennent ces feſtins à rendre gorge, qui font horreur à la plus part, & neantmoins, quiconque y eſt inuite, il faut qu’il en paſſe par là, & ſe reſolue d’écorcher le renard, autrement le feſtin ſera gaſté. Quelque fois vn malade ſongera qu’il faut que les conuiez entrent par vne certaine porte de la Cabane, & non par l’autre, qu’ils ne paſſent que par vn certain coſté de la chaudiere ; autrement faute de cela il ne ſera pas guery ; y a t’il rien de plus ridicule ?

Il y a iuſques à douze ſortes de danſes, qui ſont autãt de ſouuerains remedes pour les maladies, de ſçauoir maintenant ſi celle-cy, ou celle là eſt propre pour telle, ou telle maladie, il n’y a qu’vn ſonge qui le