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Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/134

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perdues ; d’autres finalement de rendre la ſanté aux malades, & ce auec des remedes, qui n’ont aucun rapport aux maladies. Qu’ils ayent ces dons de Dieu, perſonne, à mon aduis, ne l’oſera dire. Que tout leur faict ſoit tromperie ou imagination, cela ne s’accorde gueres bien auec le credit qu’ils ont acquis, & le long-temps qu’il y a qu’ils font cette profeſſion. Quel moyen que leurs fourbes n’euſſent point eſte decouuertes depuis tant d’années, ou que leur meſtier euſt eſte ſi bien accredité, & ſi bien recompenſé de tout temps, s’il n’euſt iamais reüſſy que par pure fantaiſie. Perſone n’oſe leur contredire ; ils ſont continuellement en feſtins, qui ſe font par leur ordonnance. Il y a donc quelque apparence, que le Diable leur tient la main par fois, & s’ouure à eux pour quelque profit temporel, & pour leur damnation eternelle. Voyons-en quelques exemples. Onditachiaé eſt renommé en la Nation du Petun, comme vn Iuppin parmy les Payens iadis, pour auoir en main les pluyes & les vents, & le tonnerre. Ce tonnerre, à ſon conte, eſt vn homme ſemblable a vn coq-d’Inde ; le Ciel eſt ſon Palais, il ſe retire là quand l’air eſt ſerain ; il en deſcend & vient ſur terre faire ſa proui-