Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/189

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mort, & qu’on agence les écorces, le Capitaine publie les preſens qui ont eſté faits par les amis. En ce Pays auſſi bien qu’ailleurs les conſolations les plus agreables dans la perte des parẽs ſont touſiours accompagnez de preſens, qui ſont chaudieres, haches, robes de Caſtor, & colliers de Pourcelaine. Si le defunct eſtoit en quelque conſideration dans le Pays, non ſeulement les amis & les voiſins, mais meſmes les Capitaines des autres Villages viendront en perſonne apporter leurs preſens. Or tous ces preſens ne ſuiuent pas le mort dans le tombeau : on luy mettra quelquefois au col vn collier de Pourcelaine, & aupres de luy vn peigne, vne courge pleine d’huile, & deux ou trois petits pains : voila tout. Vne grande partie s’en va aux parens pour eſſuyer leurs larmes : l’autre partie ſe donne à ceux qui ont donné ordre aux funerailles pour recompenſe de leur peine. On met auſſi ſouuent en reſerue quelques robes, ou quelques haches pour faire largeſſe à la Ieuneſſe. Et le Capitaine met entre les mains de quelqu’vn d’entre eux vn baſton d’enuiron vn pied, propoſant vn prix à celuy qui le luy oſtera. Ils ſe iettent