Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/221

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leur dire en tout plein d’occaſions, Quoniam qui talia agunt regnum Dei non poßidebunt. I’ay peur qu’ils faſſent les retifs, quand on leur parlera de ſe reueſtir de Ieſus-Chriſt, de porter ſa liurée, & ſe diſtinguer en qualité de Chreſtiens d’auec ce qu’ils auront eſté auparauant, par vne vertu dont à peine cognoiſſent-ils le nom, quand on leur criera auec l’Apoſtre, C’eſt là la volonté de Dieu, voſtre ſanctification, qu’vn chacun ſçache conſeruer ſon corps comme un vaſe precieux en ſanctification & en honneur, & non en le laiſſant aller aux paßions de ſes deſirs comme les Gentils qui ne cognoiſſent point Dieu. Il eſt, dis-ie, bien à craindre qu’ils ne s’effrayent ſur le propos de la pureté & chaſteté, & qu’ils ne ſe rebutent à ſon occaſion de la doctrine du Fils de Dieu, diſans auec les Capharnaïtes ſur vn autre ſuiet, Durus eſt hic fermo, & quis potest eum audire ? Toutefois puis qu’auec la grace de Dieu nous auons deia obtenu d’eux par la profeſſion ouuerte que nous auons fait de cette vertu qu’ils n’oſent ny faire, ny dire en noſtre preſence choſe aucune qui luy ſoit contraire, iuſques à menacer les Eſtrangers quand ils s’echappent deuant nous, & les aduertir que les Fran-