Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/37

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me en vn accent. Finalement nous-nous occupaſmes à reformer, ou plutoſt à ranger vne Grammaire. Ie crains qu’il ne nous faille faire ſouvent de ſemblables reformes ; car tous les iours nous allons deſcouurans de nouueaux ſecrets en ceſte ſcience ; ce qui nous empeſche d’enuoyer rien à imprimer pour le preſent. Nous en ſçauons, graces à Dieu, tantoſt ſuffisamment, tant pour entendre que pour eſtre entendus, mais non encore pour mettre au iour. C’eſt à la vérité vne choſe bien laborieuſe de vouloir comprendre de tous poincts vne langue eſtrangere, tres abondante, & autant differente de nos langues Europeanes qu’eſt le Ciel de la terre, & ce ſans maiſtre & ſans liures. Ie n’en dis pas dauantage, parce que i’en fais vn Chapitre plus bas. Nous y trauaillons tous auec ferueur ; c’eſt vne de nos plus ordinaires occupations, il n’y en a point qui ne iargonne deſia, & ne ſe faſſe entendre, les Peres nouuellement venus auſſi bien que les anciens, i’esſpere en particulier que le P. Mercier y ſera bientoſt maiſtre.

Le neufieſme d’Aouſt arriua de Kébec vn de nos hommes, deux mois & douze iours apres ſon embarquement d’icy, Dieu