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Page:Braddon - Aurora Floyd, 1872, tome I.djvu/46

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AURORA FLOYD

CHAPITRE IV

Après le bal.

Deux jours après la fête donnée en l’honneur de l’anniversaire de la naissance d’Aurora, le phaéton de Bulstrode entrait de nouveau dans l’avenue de Felden. Le Capitaine faisait un nouveau sacrifice sur l’autel de l’amitié, et amenait Maldon de Windsor à Felden, afin que le jeune cornette pût prendre sur la santé des membres féminins de la famille Floyd ces informations empressées, que, par une agréable fiction sociale, on suppose être indispensables après une soirée de valses et de quadrilles intermittents.

Le jeune officier lui était très-reconnaissant de sa complaisance ; car, quoique Talbot fût le meilleur des camarades, il n’était guère disposé à se déranger pour le plaisir d’autrui. Il eût été bien plus agréable pour le Capitaine de passer sa journée dans son appartement à méditer sur ces livres de science que ses collègues du régiment classaient sous le titre générique de lectures assommantes, ou, suivant la croyance enracinée de ces jeunes écervelés, à s’occuper à chercher la quadrature du cercle.

Bulstrode était un personnage tout à fait inexplicable pour ses camarades du 11e hussards. Ses vieux in-folios, ses boîtes d’instruments de mathématiques, ses épreuves de gravures avant la lettre étaient des extravagances compréhensibles, à la rigueur, de la part d’un étudiant de l’université d’Oxford, mais pas celles d’un officier qui avait fait la campagne de Crimée et avait été blessé à Inkermann. Les jeunes gens qui déjeunaient chez lui tremblaient en lisant les titres des énormes volumes rangés sur les tablettes de sa bibliothèque, et ouvraient de grands yeux