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HENRY DUNBAR

splendide nécessaire de toilette, et étala les flacons en cristal à bouchons dorés, ainsi que l’attirail à barbe, sur la toilette.

Dunbar s’assit dans un fauteuil devant la glace et regarda d’un air pensif son visage pâle à la lueur des bougies.

Il se leva le lendemain de bonne heure, et, avant déjeuner, il envoya une dépêche télégraphique à la maison de banque dans Saint-Gundolph Lane.

Cette dépêche, adressée par Henry Maddison Dunbar à William Balderby, consistait en ces mots :

Je vous prie de venir me rejoindre sur-le-champ à l’Hôtel George, à Winchester. Un terrible événement vient d’avoir lieu et je suis excessivement chagriné et embarrassé. Amenez un homme de loi avec vous. Que ma fille sache que je ne serai pas à Londres avant quelques jours.

Pendant tout ce temps, le cadavre de l’homme assassiné gisait sur une longue table dans une chambre obscure des Armes du Forestier.

Le profil raide du cadavre était parfaitement visible sous le drap qui le recouvrait ; mais la porte de la chambre mortuaire était fermée à clef, et personne ne devait y entrer avant l’arrivée du coroner.

En attendant, l’auberge des Armes du Forestier faisait plus d’affaires qu’elle n’en avait, de mémoire d’homme, fait dans le même espace de temps ; toute sorte de gens entrèrent et sortirent durant toute la longue matinée. Il semblait que tous les habitants de Winchester parlassent de l’assassinat qui avait été commis dans le petit bois près de Sainte-Cross.

Dunbar, assis dans sa chambre, attendait la réponse à sa dépêche télégraphique.