Page:Braddon - Henry Dunbar, 1869, tome II.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
194
HENRY DUNBAR

beau denier que deux cents livres pour un homme pauvre, et, de plus, la réputation de Carter était en jeu. L’homme qu’il venait chercher était parti… parti au milieu de la nuit, pendant que tout le monde dormait !

— Mais il boitait ! — s’écria-t-il. Comment expliquez-vous cela ?… l’accident de chemin de fer… la jambe cassée…

— Oui, monsieur… — répondit vivement la femme ; — vous avez bien raison, monsieur ; et c’est ce que tout le monde dit. On se demande comment un pauvre gentleman invalide, qui pouvait à peine remuer le pied ou la main, a pu se lever au milieu de la nuit, seller son propre cheval, et partir au grand galop ; car, à ce que dit le palefrenier, il est parti au grand galop, autrement le sable ne serait pas foulé comme il l’est. Et on dit comme ça que M. Dunbar est devenu fou tout à coup, et le docteur est bien inquiet, et il a envoyé des gens à cheval à sa poursuite, et Mlle Dunbar… c’est-à-dire lady Jocelyn… on l’a été chercher ce matin de bonne heure, et elle est au château maintenant avec son mari, sir Philip ; et, puisque votre affaire est si importante, peut-être voudrez-vous la voir ?

— Certainement, — répondit vivement Carter. — Restez ici, Sawney, — dit-il à part à son compagnon ; — restez ici et recueillez ce que vous pourrez. Je vais aller voir lady Jocelyn.

Carter trouva la porte ouverte et l’antichambre pleine de domestiques. Un valet de pied lui dit que la comtesse était dans les appartements de M. Dunbar. L’agent envoya cet homme demander à lady Jocelyn si elle voulait recevoir un étranger venu de Londres pour affaires importantes.

Le valet revint cinq minutes après pour dire que lady Jocelyn consentait à recevoir le gentleman étranger.