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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

caché au coin d’une rue qui fait l’angle, près de la maison de M. Judson.

« Après avoir quitté la maison de ce gentleman, mon renégat de neveu avait continué son chemin en tenant une lettre à la main.

« Il paraissait très-content (mais ce diable de Haukehurst paraîtrait content même en allant aux galères), il se dirigeait vers Lancaster Road, où il avait été admis à Lochiel Villa, maison appartenant, ainsi que mon Mercure s’en assura auprès d’un garçon boucher qui passait par là, à Mlle Judson, sœur du Williams Judson de Ferry Gate.

« Vous remarquerez que cette ville paraît abonder en membres de la famille Judson.

« Mon messager, avec une adresse digne d’éloges, eut l’idée d’engager une partie de Poquette, je me demande ce que c’est qu’une partie de Poquette, avec quelques enfants qui jouaient sur la route, en vue de la maison de Mlle Judson.

« De là, après un intervalle de plus d’une heure, le décrotteur Mercure vit mon infâme parent sortir et le suivit, toujours avec une extrême précaution, jusqu’à ce qu’il rentrât à l’hôtel du Cygne Noir.

« Là, il flâna dans la cour, favorisé par sa camaraderie avec le garçon d’écurie, jusqu’à huit heures du soir.

« Aucun événement de la moindre importance ne survint pendant cette longue suite d’heures ; mais à huit heures une jeune femme parut avec un paquet envoyé par Mlle Judson à M. Haukehurst.

« Ce paquet était petit et cacheté avec de la cire rouge.

« C’était tout ce dont mon Mercure avait pu s’assurer ; mais c’était quelque chose.