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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/157

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Oui. Plus sérieux que vous ou moi n’aurions pu l’imaginer, si la Providence n’était pas venue à mon aide pour me faire découvrir la vérité.

— Que voulez-vous dire, Valentin ? »

Il lui fit en quelques mots l’historique de la journée.

Elle l’écouta sans respirer, mais sans pousser une exclamation avant qu’il eût fini.

« C’est horrible ! s’écria-t-elle enfin, mais je crois que c’est très-vrai. Il y a beaucoup de choses qui m’intriguaient dans la conduite de cet homme et ceci explique tout. Mais quels motifs peuvent l’avoir poussé à ce crime hideux ?

— Je crois qu’il a un intérêt pécuniaire à sa mort. Je ne comprends pas bien ses motifs. Mais soyez sûre qu’il a un motif et un motif suffisant. Je me suis laissé abuser au point de croire à l’honnêteté de cet homme, après que j’avais été prévenu. Mais ce n’est pas le moment des regrets. Diana, je compte sur vous pour sauver notre chère amour.

— Il n’est pas trop tard pour la sauver ?

— Le docteur Jedd n’a pas voulu s’expliquer d’une manière positive. Il m’a dit qu’elle est en danger, mais il n’interdit pas tout espoir. Maintenant, écoutez-moi, ma chère amie. Je ne tiens Nancy que par un faible lien. Je pense qu’elle nous sera fidèle, mais je ne suis pas sûr d’elle. L’influence de M. Sheldon est puissante, et Dieu sait quelles concessions il peut obtenir d’elle. Elle est la gardienne ostensible de la chambre de Charlotte, il faut que vous vous arrangiez pour en être la gardienne réelle. Il faut avoir l’œil sur la gardienne. Comment votre chambre est-elle située par rapport à celle de Charlotte ?

— Les deux portes sont juste en face l’une de l’autre.