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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/301

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

« Vous prendrez la route d’en bas, vous savez, Frédéric ; la voiture de Lawsley suivra la vôtre. Vous avez pris un chemin qui a allongé la route d’une couple de milles… prendre par le pont de Battersea est une erreur. »

Puis vinrent les questions amicales de Charlotte au sujet des manteaux, des capuchons, des capelines, et autres ajustements de dames.

« Et quand viendrez-vous dîner à la maison ? dit une voix.

— Je me procurerai certainement ces quadrilles d’Offenbach, dit une autre voix.

— Comme M. Lawsley a délicieusement chanté cette romance de Stanley ! »

Puis un chœur de :

« Jamais je n’ai eu autant de plaisir !

— Délicieuse soirée !

— Je vous en prie, ne restez pas exposés au froid.

— Merci, bien, oui. Vous êtes toujours charmants !

— Non, je ne monterai pas en voiture avant d’être sur la route.

— Dites un mot de mon livre dans le Diurnal Hermès, cher ami ?

— Êtes-vous bien sûre que votre châle est assez chaud ? Prenez une couverture pour vos pieds.

— Non, merci. Bonne nuit !

— On vous verra mardi.

— N’oubliez pas la loge pour Drury Lane.

— Non certes.

— La route d’en bas. Bonne nuit ! »

Parmi la confusion des voix, Philippe avait reconnu plus d’un organe qui lui avait été familier : c’était la voix argentine de Charlotte, celle plus grave de