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LA TRACE

Quelque chose dans les manières de Monsieur engage le portier à dire :

« Mais, Monsieur a peut-être un mariage en vue ? »

Monsieur retire son cigare de sa bouche, lève ses yeux bleus, jette un long et contemplatif regard sur la magnifique demeure en face de lui et puis répond avec une nonchalance aristocratique.

« Peut-être. Ces Cévennes sont immensément riches ?

— Immensément. »

Le concierge ne peut lever ses sourcils et ses épaules assez haut pour exprimer l’étendue de la fortune des de Cévennes.

Le flâneur tire son portefeuille, écrit quelques lignes, et déchirant le feuillet, le donne au portier en lui disant :

« Voulez-vous me faire le plaisir, mon cher ami, de remettre ceci à mademoiselle Finette, à la plus prochaine occasion. Vous n’avez pas été toujours marié, et vous pouvez comprendre, par conséquent, qu’il conviendra de remettre mon petit billet secrètement. »

Rien ne peut surpasser l’intensité de finesse de l’œil du concierge, tandis qu’il se charge du billet, l’étranger lui signifie un froid bonjour et s’éloigne.

« Un marquis au moins, dit le concierge ; oh, mademoiselle Finette ce n’est pas pour rien que