Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
LA TRACE

il a essayé de chercher et de découvrir une trace du meurtrier véritable, comment il a cru l’avoir découverte et comment il l’a perdue.

— Ma sœur peut-elle rester pendant qu’il fera son récit ? demanda Gus.

— C’est votre sœur, Gus ; elle ne saurait différer tellement de vous qu’elle ne soit pour moi une amie sincère et compatissante. Miss Darley, continua-t-il, en se tournant de son côté pendant qu’il parle : vous ne me croyez pas aussi mauvais que le monde m’a jugé ; vous voudriez me voir réhabilité et voir mon nom lavé de la tache d’un crime odieux.

M. Marwood, j’ai entendu le récit de votre malheureuse histoire bien des fois de la bouche de mon frère. Eussiez-vous été mon propre frère, je n’aurais pas ressenti, croyez-moi, un plus profond intérêt pour votre sort ou un chagrin plus véritable pour votre infortune. Il n’est besoin que de regarder votre figure ou d’entendre votre voix, pour connaître quel bon et honnête jeune homme vous êtes, et combien peu vous méritez l’accusation qui a été portée contre vous. »

Il se lève et lui donne la main. Ce n’est pas la faible pression d’une main de femme qui enlèverait à peine le duvet d’une aile de papillon, mais une bonne et cordiale poignée de main qui vient directement du cœur.

« Et maintenant au récit de M. Peters, dit Gus,