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LA TRACE

le trouver dans ce but. Mais Peters, pour l’amour du ciel, dites-nous ce que vous savez sur ce jeune homme, que vous soupçonnez être l’assassin. S’il me faut courir jusqu’aux confins du monde pour l’atteindre, je le trouverai, et le traînerai à la lumière lui et son infamie, afin que mon nom puisse être lavé de la tache honteuse dont il est souillé. »

M. Peters prit un air très-sérieux.

« Vous devez courir un peu plus loin qu’aux confins de ce monde pour le trouver, j’en ai peur, monsieur, dirent les doigts. À quoi vous servirait de le chercher à présent, car je puis vous dire la station d’où il s’est élancé la dernière fois que je le vis, et je crois que sur cette ligne, exception faite de temps en temps pour quelque fantôme de vieille femme, on ne donne pas de billets de retour.

— Mort ? dit Richard, mort et échappé à la justice ?

— C’est à peu près cela, monsieur, répliqua M. Peters. A-t-il pensé que quelque chose était découvert et qu’il était trahi, a-t-il été contrarié au delà de toute expression en ne trouvant aucun argent dans le secrétaire, je ne puis prendre sur moi de vous le dire ; mais je l’ai trouvé six mois après l’assassinat, sur la bruyère, mort, avec une fiole de laudanum gisant à côté de lui.

— Et découvrîtes-vous qui il était ? demanda Gus.

— C’était un sous-maître dans une institution