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LA TRACE

mistress Peel, en chapeau de velours noir avec une plume d’Autruche blanche ; voici encore, au coin, le magasin d’articles de Chine : oh ! les beaux verres, les magnifiques carafes, tout cela étalé sur le trottoir, devant la porte, prodigieux à voir, étonnant de bon marché ; et puis ensuite la friture, dont l’odeur, pénétrant par la portière du cab (Kuppins veut avoir la portière ouverte, et sa tête est toujours si en dehors, qu’elle risque d’être décapitée par les omnibus qui passent), aurait donné de l’appétit à un gourmet classique après un repas dans le restaurant d’Apollon ! En un mot, tout ce que peut faire M. Peters est de garder saine et sauve dans le cab une moitié de l’enthousiaste Kuppins, tandis que l’autre moitié s’agite, gesticule et s’exclame hors de la portière du véhicule. L’enfant trouvé a insisté pour monter sur le siège, où, se tenant sur les genoux du cocher, et adhérant à la partie supérieure de la voiture, elle présente une certaine ressemblance avec le signor Tomkinso, le prince des contrées orientales, au Cirque royal d’Astley.

Mais la pire fantaisie de Kuppins est peut-être la folle envie qui la tourmente de voir Tottenham Court, et quand on lui dit qu’il n’existe pas un tel endroit, et qu’il n’a jamais existé, au moins que M. Peters n’en a jamais entendu parler, elle commence à considérer Londres, malgré toutes ses gloires, tout à fait comme un taudis. Ensuite, Kup-