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LA TRACE

« Voici, dit M. Peters, où vivent les filous élégants ; très-probablement il habite par ici ; voilà qu’il conduit son cheval comme s’il allait bientôt s’arrêter ; descendons. »

Sur quoi l’enfant trouvé communique le désir de M. Peters au cocher, et ils descendent de voiture.

Les prévisions de l’agent sont exactes ; le comte s’arrête, et, sautant de son cheval, jette les rênes au groom. Il arrive en ce moment qu’une voiture découverte, dans laquelle sont assises deux dames, passe se dirigeant vers Grosvenor Gate ; une des dames salue le banquier de l’Amérique du Sud, et comme celui-ci ôte son chapeau pour rendre le salut, M. Peters, qui ne regarde qu’une seule chose, voit très-distinctement la cicatrice qui est le seul souvenir de cette rencontre dans l’auberge sur les bords du Sloshy.

Raymond dit en jetant les rênes au groom :

« Je ne monterai plus à cheval aujourd’hui, Curtis ; dites à Morgan de tenir prêt à huit heures l’équipage de la comtesse pour l’Opéra. »

M. Peters, qui ne paraît pas être un individu doué de la faculté d’entendre, mais qui semble vivement occupé à attirer l’attention de l’enfant trouvé sur les beautés architecturales de Grosvenor Gate, prend néanmoins bonne note de cette remarque.

L’élégant banquier monte les marches de son hôtel, à l’entrée duquel stationnent d’obséquieux